Comment protéger les pieds de nos touts-petits?
Le nourrisson explore son univers avec tout son corps.
Plus ses mouvements sont libres, plus les découvertes lui sont accessibles. Ainsi, ses découvertes se transforment en compétences.
Le bébé prend confiance en lui et en ses capacités, ses mouvements sont de plus en plus sûrs.
Afin de permettre au bébé de se mouvoir aisément, des habits adaptés, souples et confortables, sont un atout. Je vais m’intéresser ici plus particulièrement aux pieds. Au tout début pour protéger les pieds, essentiellement du froid, nous couvrons nos bébés avec des chaussettes, puis des chaussons. Comment choisir ces fameux chaussons ? Puis plus tard, à l’aube de l’apprentissage de la marche, vers quoi se tourner comme chaussons ou chaussures ?
Dans un premier temps, le nourrisson a juste besoin d’avoir ses pieds protégés du froid. Si de simples chaussettes peuvent suffirent dans un intérieur tempéré, des chaussons peuvent s’avérer utiles pour protéger du froid lors de balades.
Les chaussons en laine restent souvent nos favoris les toutes premières semaines. C’est tant mieux, leur faible poids permet au bébé une motricité libre. Mais assez vite, il est reproché aux chaussons en laine de ne pas assez couper le vent.
Il existe des chaussons en cuir très souple, coupe vent, et restant léger. C’est alors l’idéal pour permettre au tout-petit de continuer ses découvertes sans être trop freiné par le poids ou la rigidité d’une semelle de chausson ou chaussure plus épais.
Arrive ensuite les premiers temps de la marche. Les chaussons sont alors souvent remplacés par des chaussures
. Quel est le but ici des chaussures ?
Nombreux professionnels en contact avec les tout-petits s’accordent pour dire que l’idéal pour l’apprentissage de la marche est de laisser le bébé pieds-nu. En effet, la marche exige une communication constante entre le cerveau et les pieds. Les nerfs situés sous les pieds sentent le sol et envoient des signaux au cerveau. Ce dernier va alors déterminer comment et où le poids du corps devra être réparti pour un bon équilibre. Cela revient à dire que pour trouver un bon équilibre, le bébé à besoin d’utiliser tout son pied, et avoir des sensations les plus fines possibles.
Plus une semelle est épaisse et rigide, plus ces sensations sont diminuées. C’est un peu la même chose que lorsque l’on porte des gants l’hiver, nos doigts ressentent moins bien les choses que mains nues.
L’intérêt de laisser le tout-petit découvrir la marche pieds-nus prend alors tout son sens.
Ce n’est pourtant pas toujours aisé, l’hiver est généralement un frein à cet apprentissage pieds-nus.
Là encore, nous en revenons à des chaussons. Je citerai les mêmes que précédemment : les chaussons en cuir protègent du froid du sol, mais leur finesse et leur souplesse permettent de laisser au tout-petit un maximum de sensations. Pour les sorties à l’extérieur, il existe aussi des chaussures à semelles relativement souples.
Pieds-nus, chaussons ou chaussures souples, tout ceci engendre généralement des questionnements sur le maintien de la cheville. Je me suis renseignée auprès d’ergothérapeutes, psychomotriciens et ostéopathes. Le maintien de la cheville d’un tout petit apparaît comme inutile. A partir du moment où on laisse au bébé la liberté de découvrir la marche en lui laissant les sensations de la totalité de son pied, il va automatiquement muscler sa cheville. Le fait de laisser le pied et la cheville se muscler naturellement pourrait être une prévention
de cheville foulée, tendinite, etc. En effet certains professionnels ont été jusqu’à dire que maintenir la cheville d’un bébé dans une position qu’il ne maîtrise pas forcément, avec des chaussures trop rigides donc, pourrait être source de fragilité dans le futur (si vous avez un doute, faites un petit test en tentant de passer une journée à vous déplacer avec aux pieds… des après-ski ! Vous verrez alors ce que ressent votre enfant en plein acquisition de la marche).
Dernier aspect interrogatif au niveau des chaussures pour tout-petit : certains ont une voûte plantaire artificielle dans la semelle, d’autres non. Comment choisir entre les deux ? Pendant longtemps, nous nous sommes questionnés sur les pieds plats des nourrissons. Il apparaît en fait qu’il est tout à fait normal que les nourrissons aient les pieds plats.
C’est d’ailleurs une apparence de plat. En réalité, un coussinet graisseux se situe sous l’arche osseuse du pied, et fait office de voûte plantaire naturelle. A ce stade, rajouter un soutien artificiel ne se justifie pas, et pourrait au contraire écraser cette arche. Progressivement avec le développement et le renforcement des muscles du pied,
le coussinet va disparaître et la cambrure de la voûte plantaire apparaît à notre œil. Pas d’impatience, cela apparaît souvent vers l’âge de 4 ans. Un soutien artificiel de la voute plantaire, créé dans la semelle de la chaussure, peut donc paraître superflu, voir être une gêne dans les sensations du tout-petit et ce d’autant plus que les pieds de nos bébés ne sont pas tous identiques (d’où le conseil de ne pas investir dans des chaussures d’occasion, mais ce sera le sujet d’un autre article), la voute plantaire des semelles de chaussures est pourtant elle standard.
La chaussure a finalement un rôle de protection contre les agressions extérieures : cailloux, froid, humidité… mais en aucun cas elle ne devrait entraver l’acquisition de la marche du tout petit. Se passer de chaussures lorsque c’est possible reste le meilleur apprentissage pour votre bébé.
Je conclurai avec un aparté sur la taille à choisir.
Je me questionne toujours beaucoup lorsque dans les magasins je vois des sièges pour bébé en hauteur, avec un pédimètre accroché dessus. La mesure du pied s’effectue en fait lorsque l’enfant pèse de tout son poids sur ses pieds( ce qui allonge le pied de 6%!!).
Par conséquent, le mieux est quand même que l’enfant soit debout.
Quelques repères supplémentaires : Si bébé est assis: lorsqu’il y a moins d’un centimètre d’espace entre le bout des orteils de votre bébé et le bout de la chaussure, celle-ci est trop petite. Il faut entre 1 et 1.5cm pour que la chaussure soit à la bonne taille. Si bébé est debout, il faut pouvoir glisser un doigt entre talon de votre bébé et celui de la chaussure. Le risque en utilisant cette méthode est que votre bébé plie les orteils et fasse paraître la chaussure à la bonne taille, alors qu’elle est un peu juste.