Parentalité

La réforme du congé parental

Cela fait un moment que je réfléchis à cet article. La date approche, il est temps que je m’active et vous en parle.

Le 8 mars, c’est la saint Jean de Dieu. Le 8 mars, c’est aussi la journée des femmes, pour l’égalité des droits. Et justement, pour l’égalité des droits, le 8 mars un projet de loi va être déposé. Un projet qui concerne beaucoup de femmes, mais aussi d’hommes, d’enfants… Parce que c’est un projet de loi concernant la famille.

Ce projet, vous en avez peut-être entendu parler. C’est le projet de réforme du congé parental.

Actuellement le congé parental existe sous deux formes : le CLCA (complément de libre choix d’activité) permettant au parent, de deux enfants ou plus, qui le souhaite de travailler à temps partiel et d’avoir un complément de la CAF, ou bien de cesser totalement son activité pour une durée de son choix, au maximum jusqu’au mois précédent l’anniversaire de son plus jeune enfant. Il est rémunéré 566.02€ / mois (383,59 € CLCAl + 182.43€  d’allocation de base). Il existe aussi une variante, qui s’appelle le COLCA (complément optionnel de libre choix d’activité), permettant au parent, de trois enfants et plus, de cesser son activité jusqu’au mois précédent les 1 an de son enfant. Il est plus court mais mieux rémunéré : 809.42€ (626.99€ COLCA + 182.43€ d’allocation de base). Aux montants du CLCA et du COLCA on peut ajouter également les allocations familiales, qui varient selon le nombre d’enfant.

Sous prétexte d’égalité, le projet de loi qui sera déposé le 8 mars propose de réduire la durée du congé parental à un an. Et de le partager à 50% entre les deux parents. Et si un des deux parents ne souhaite pas prendre ses 50% de congé parental ? Il a le droit de le refuser bien sûr. Mais il refuse aussi à son enfant la possibilité de passer 6 mois de plus chez lui, parce que ces 50% de congé parental ne sont pas cessible à l’autre parent.

Il y a probablement des réformes à faire au niveau du congé parental. Comme par exemple d’étendre le COLCA dès le deuxième enfant plutôt que d’attendre le troisième. Ainsi les familles qui souhaitent s’arrêter pour un temps plus court, ou qui se sont arrêtés uniquement parce qu’elles ne trouvaient pas de mode de garde, ont la possibilité d’être mieux rémunérées.

Actuellement on a du choix. Nous sommes libres de choisir, dans une moindre mesure. Oui, des familles se retrouvent dans l’embarras parce qu’elles ne trouvent pas de mode de garde pour leur enfant. Je suis bien au courant de cela, c’est une grande partie de mon métier les modes de garde pour les jeunes enfants. Alors sans trouver de mode de garde, le papa ou la maman, il est vrai c’est souvent la maman, va être contraint de s’arrêter. Oui dans ces cas-là financièrement ça peut être difficile (quoique… un mode de garde, ça coûte quand même cher, surtout quand on a plusieurs enfants et ici on parle bien de famille ayant plusieurs enfants, puisque le CLCA concernant le premier enfant est de 6 mois maximum, celui-là restera). Donc proposer le COLCA dès le deuxième enfant, pourquoi pas ? Là oui, ça laisserait une liberté de choix, et une égalité, COLCA qui peut être prit par le parent qui le souhaite, ou pourquoi pas par les deux parents en le partageant, si les deux parents le souhaitent. Et si ce n’est pas le COLCA, pourquoi pas envisager de proposer autre chose. Que ça soit d’autres modes de garde, puisque de toutes façons la question va être soulevée et c’est bien ça qui bloque les familles que j’ai mis en exemple plus haut. Ou que ça soit une autre version du CLCA, du COLCA, ou un autre petit nom qui serait adéquat.

Mais à la réforme du CLCA, je dis NON. NON parce que je pense que ça serait très réducteur. NON parce que des parents vont devoir subir la réforme, et les enfants subir avec, voir les larmes de leurs parents qui n’avaient peut-être aucune envie de les laisser. Et puis les laisser à qui d’ailleurs ? Actuellement déjà on manque de mode de garde pour les enfants, alors comment va-t-on créer de nouvelles places d’accueil ? L’école à 18 mois pour libérer les places en crèche, ça ne va pas être possible. Créer des nouvelles places ça prend du temps et du financement, si on veut, et c’est primordial, garder une qualité d’accueil acceptable pour nos enfants.

Actuellement on peut choisir de prendre un congé parental ou non. On peut choisir la durée, lequel des deux parents va prendre le congé parental ou si c’est les deux parents. Ce DROIT DE CHOISIR me paraît essentiel. Que l’on donne aux familles qui le souhaitent la possibilité aux deux parents de reprendre leur travail. Que l’on donne aux familles qui le souhaitent la possibilité de voir grandir leurs enfants, parce qu’ils l’ont choisis. Oui, le congé parental peut être un choix.

Si vous aussi vous voulez garder ce choix, sachez qu’il existe une pétition contre ce projet de loi

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